Les infections postopératoires concernent entre 3 et 7% des interventions chirurgicales. Outre le site opératoire, bien entendu, ces infections peuvent toucher le tractus urinaire, les voies respiratoires voire être généralisées (bactériémie).
Il convient donc (1) d’informer le patient sur ce risque, (2) d’instaurer les mesures préventives les plus adéquates et (3) de traiter correctement ces infections.
L’information du patient
L’incidence des infections postopératoires varie selon le terrain sous-jacent du patient et le type d’intervention. Si elle est de moins de 1% pour les prothèses articulaires, elle dépasse 10% pour les pontages artériels périphériques.
Cette information doit être délivrée au patient et son consentement écrit doit être recueilli.
ASSPRO met à disposition de ses adhérents des fiches d’information qu’il est possible de télécharger et donc de remettre au patient.
Prévention des infections postopératoires liées aux soins
La prévention des infections postopératoires liées aux soins comporte plusieurs volets :
« Mise en condition du patient »
Certaines pathologies sous-jacentes, certains comportements addictifs voire certaines infections préalables favorisent la survenue d’une infection postopératoire.
- Le diabète, lorsqu’il est déséquilibré, favorise la survenue des infections. Chez un patient diabétique, le chirurgien ou l’anesthésiste demanderont le dosage de l’hémoglobine glycosylée et, en cas de valeur élevée, signe d’un déséquilibre, l’avis d’un endocrinologue s’impose afin d’adapter au mieux le traitement antidiabétique, préalablement à la chirurgie.
- Le tabagisme altère la cicatrisation. Il est indispensable d’interroger le patient sur cet habitus et d’insister sur l’importance de l’arrêt du tabac plusieurs semaines avant la réalisation de la chirurgie.
- Une infection dentaire asymptomatique sera recherchée avant une chirurgie valvulaire. Une infection urinaire sera recherchée et traitée avant une chirurgie sur les voies urinaires.
Respect des règles d’hygiène
Le patient mais aussi l’équipe chirurgicale devront se soumettre à des règles strictes afin de diminuer la colonisation cutanée et la contamination bactérienne per-procédure du champ opératoire. Des règles strictes ont été émises et sont régulièrement mises à jour par la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H).
Antibioprophylaxie
Une administration préopératoire, au timing précis, d’une dose élevée d’antibiotique diminue de moitié l’incidence des infections du site opératoire.
Régulièrement émises conjointement par la Société Française d’Anesthésie (SFAR), la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) et les multiples sociétés savantes de chirurgie, des recommandations à propos des interventions chirurgicales pour lesquelles l’antibioprophylaxie est recommandée et la nature précise de cette dernière (molécule antibiotique et dose à administrer) sont émises.
Ces règles de prévention sont régulièrement présentées et mises en pratique lors de formations spécialisées…

Traitement des infections postopératoires
Associé fréquemment à une prise en charge chirurgicale, le traitement antibiotique des infections post opératoires comporte généralement 2 temps.
Instauration d’une antibiothérapie probabiliste
Outre le choix d’instaurer (ou pas) une antibiothérapie à visée curative, ce temps comporte le choix de la ou des molécule(s) antibiotique(s) administrée(s).
Le choix sera guidé par la connaissance des bactéries potentiellement responsables de l’infection, la prise en compte de la balance bénéfice-risque et l’adéquation avec l’état de santé sous-jacent du patient (choc septique, allergie, fonction hépatique, insuffisance rénale, traitement associé).
Bien qu’il existe de multiples recommandations émises par les sociétés savantes et disponibles sur leurs sites web, il est parfois difficile de décider de la mise en route d’une antibiothérapie et de sa nature.
BRANCHET SOLUTIONS met à disposition des assurés BRANCHET une ligne téléphonique dédiée H24, 7j/7, afin que ces derniers puissent discuter du dossier avec un infectiologue et qu’ensemble ils décident de l’éventuel traitement antibiotique à instaurer.
Dr Olivier Leroy
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Instauration d’une antibiothérapie documentée
Une fois la période aiguë passée, lorsque les résultats des prélèvements bactériologiques sont connus, il est de bonne pratique de modifier l’antibiothérapie, notamment pour que le spectre antibactérien soit strictement adapté au(x) germe(s) causal(s) et le plus étroit possible.
Même s’il existe des guides tels qu’Antibiograde® pour adapter cette antibiothérapie, il est souvent utile de disposer d’un avis d’un infectiologue.
Là encore, nous mettons à votre disposition une boite mail dédiée afin que les assurés puissent demander l’aide d’un infectiologue à qui les résultats bactériologiques auront été envoyés. Cette façon de procéder a, en plus, l’avantage d’assurer une traçabilité des échanges, toujours utile en cas de mise en cause ultérieure.
Article rédigé par le Dr Olivier Leroy, Infectiologue & directeur médical Branchet
Publié le 13.08.2025.