Antibioprophylaxie : quelles recommandations ?
Il faut utiliser une antibioprophylaxie (ABP) dans certaines interventions de chirurgie « propre » et pour toutes les chirurgies « propres contaminées ». L’ABP diminue d’environ 50 % le risque d’infection du site opératoire.
La SFAR établit régulièrement des recommandations pour encadrer la prescription de l’antibioprophylaxie en chirurgie et en médecine interventionnelle. Les dernières recommandations datent de 2018.
Ce qu’il faut retenir des recommandations de la SFAR
- L’antibiotique doit inclure dans son spectre d’action les bactéries les plus fréquemment en cause dans l’infection du site opératoire
- Le timing de l’administration de l’antibiotique est essentiel. Celle-ci doit être terminée 30 minutes avant l’intervention
- La réinjection peropératoire est à programmer toutes les 2 heures (ou 4 selon l’antibiotique)
- La durée de l’ABP doit être la plus courte possible. L’injection d’une dose unique est recommandée et la prescription au-delà de 48 heures est interdite
Ajoutons que l’indication de l’antibioprophylaxie doit être posée lors de la consultation pré-interventionnelle et tracée dans le dossier avec les molécules et les doses utilisées.
Les recommandations sur le plan médico-légal
Si en cas d’infection, la responsabilité pèse sur l’établissement de santé, le praticien libéral n’est toutefois vraiment protégé que s’il suit les recommandations des sociétés savantes et les protocoles de son établissement.
Les recommandations de la SFAR ne peuvent s’adapter à toutes les pratiques et couvrir l’intégralité des interventions.
Aussi, au sein de chaque structure de soin, l’ensemble des équipes médico-chirurgicales devraient émettre leurs propres recommandations en fonction des spécificités, et définir l’attitude conforme.
Pour plus d’informations sur les recommandations à suivre en infectiologie :
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La gestion du contexte épidémique covid dans le cadre de la chirurgie
Dépister les patients
La première vague de covid a entraîné l’annulation de toutes les interventions programmées. Ceci a pu éventuellement générer des pertes de chance pour les patients.
Aujourd’hui, les médecins composent entre la covid et les autres pathologies. Idéalement, il faudrait reporter l’intervention d’un patient covid ou en incubation.
Une phase préalable de dépistage des malades est donc indispensable :
- Examen clinique
- TDM thoracique
- Recherches sérologique, antigénique, virologique (PCR)
Le recours à la PCR est l’option la plus fiable, à privilégier très largement.
Appliquer des contraintes sanitaires strictes au bloc et en dehors
En pratique, si la chirurgie est urgente et que le patient est fortement suspect, la protection du personnel doit être renforcée et un circuit dédié mis en place pour ne contaminer personne.
Pour la chirurgie programmée, reportez les interventions de minimum 14 jours voire 24 jours depuis l’apparition des symptômes s’il s’agit d’une forme sévère.
Attention, certaines chirurgies ont un risque élevé de contamination aux soignants par aérosolisation de la covid-19 (résection pulmonaire, ORL, bronchoscopie rigide…).
Une attention particulière est également à porter aux patients devant subir une chirurgie à risque. Ces malades sont susceptibles d’aller en réanimation, avec d’autres patients fragiles qui ne peuvent surtout pas courir le risque d’être contaminé.
Enfin, un certain nombre de contraintes s’appliquent aux patients : chambres individuelles, visites proscrites, port du masque, désinfection des mains à la solution hydroalcoolique (SHA).
Le cas des soignants atteints de la covid
Les médecins positifs à la PCR ou au test antigénique doivent s’arrêter. Un isolement strict minimum est requis dès le début des symptômes. A prolonger en cas de forme grave.
La reprise est conditionnée à trois critères :
- Pas de symptômes
- 48 heures d’apyrexie
- Pas de dyspnée
En cas de risque infectieux urgent, contexte covid ou non, contactez la hotline Branchet Assistance
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Publié le 20 janvier 2021